[Lettre de Espérandieu à De La Croix du 11 novembre 1906]

<p><strong>Transcription</strong></p><p>Paris le 11 nov. 1906 Mon très Révérend Père, J&#039;ai bien reçu - dans l&#039;Auxois, où je me trouvais alors, et d&#039;où je ne suis revenu que depuis peu - votre lettre du 30 septembre dernier. J&#039;ai aussi reçu votre seconde lettre du 27 octobre et je ne trouve pas de mots pour m&#039;excuser de ne pas vous avoir plus tôt répondu. Je suis littéralement noyé sous le flot, sans cesse montant, de mes occupations. Non seulement j&#039;ai un service militaire assez chargé, qui me prend toutes mes</p><p>Saut de page</p><p>journées, mais j&#039;ai aussi, vous le savez, une [illisible] de travaux sur les bras, auxquels je ne puis bien m&#039;employer que le soir après dîner, puisque je ne rentre chez moi que vers les 7 heures, après en être sorti dès le matin 8 heures. Or, je suis bien loin de pouvoir faire face de tous les côtés. J&#039;ai à l&#039;heure qu&#039;il est, à m&#039;occuper de mon second volume des bas-reliefs (le 1er va paraître et je vous l&#039;enverrai), de la revue épigraphique, de Pro Alésia, d&#039;articles à écrire un peu de tous les côtés pour faire mousser nos découvertes et trouver de l&#039;argent, d&#039;une conférence que je dois faire dans quelques jours à la Sorbonne, etc. etc... Si bien, mes heures de [verticalement] Veuillez mon très révérend Père, l&#039;expression cordiale de mon affectueux et profond dévouement. Espérandieu Clamart (Seine)</p><p>Saut de page</p><p>liberté relative étant fort limités qu&#039;il m&#039;est de toute impossibilité de faire des lettres. J&#039;en ai sur mon bureau plus de 200 auxquelles je n&#039;ai pas répondu, et je suis plus navré de cet état de choses que ne peuvent être blessés mes correspondants du sans-façons (ou du manque d&#039;éducation) qu&#039;ils m&#039;attribuent sans nul doute. Lorsque vous m&#039;avez écrit, je ne pouvais m&#039;absenter pour me rendre dans les Charentes. J&#039;aurais été pourtant bien heureux de connaître vos découvertes et de prendre auprès de vous des leçons dont j&#039;aurais tant besoin. Pour cet hiver, j&#039;ai fait recouvrir mes murs de petits roseaux par dessus lesquels on a placé [verticalement] [illisible] et vous donner l&#039;hospitalité de mon fait. Je vous écris très à la hâte, mon Révérend Père, mais il me serait bien difficile de faire différemment. Il est 5 heures du soir. Cette lettre-ci est la 19e de ma journée et je voudrais, avant minuit pouvoir atteindre la quarantaine.</p><p>Saut de page</p><p>une forte couche de terre. J&#039;espère que cela suffira et que je n&#039;aurai pas à déplorer trop de désastres produits par les gelées. Au printemps, nous recommencerons nos fouilles si, comme je le crois, l&#039;argent ne nous fait pas défaut. J&#039;ai déjà d&#039;ailleurs une réserve de quelques milliers de francs. Avant cette époque, je me serai arrangé, si vous voulez bien me le permettre, et s&#039;il en est temps encore, pour aller pour deux ou trois jours auprès de vous. Je ne sais pas encore au juste quel jour aura lieu ma conférence à la Sorbonne. Cela dépendra du moment où le grand amphithéâtre de ce bâtiment sera libre. Mais je ne pense pas que ce soit après le 15 novembre. Ne pourriez-vous pas venir à Paris&#160;? Ce serait pour vous un moyen de voir, par les projections qui accompagneront ma conférence, ce que j&#039;ai trouvé, en attendant que vous nous fassiez l&#039;honneur et l&#039;amitié de vous rendre jusqu&#039;à Alise, et ce serait pour [verticalement] moi un bien grand plaisir que de pouvoir vous revoir, vous</p>