[Brouillon d'une lettre de De La Croix à Berthelé]

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Auteur : De La Croix, Camille (1831-1911)

Mots-Clés : correspondance

<p><strong>Transcription</strong></p><p>à Monsieur Joseph Berthelé archiviste des Deux- Sévres Niort</p><p>Mon cher ami&#160;; L&#039;importance archéologique que vous reconnaissez aux substructions de l&#039;Hypogée-Martyrium de Poitiers, et dont vous avez souvent donné des preuves au milieu même de la polémique soulevée sur leur détermination, m&#039;engage à vous informer de la mesure que je me suis trouvé contraint de prendre il y a quelques jours à leur sujet. Vous aimerez mieux, n&#039;est-il pas vrai, connaître par moi plutôt que par le public cette mesure elle même, la manière dont elle a été mise à exécution et les raisons qui l&#039;ont motivée&#160;? Je le comprends. Voici donc les renseignements seuls exacts relatifs à cette affaire. </p><p> J&#039;ai remis, il y a peu de jours (8, 9 et 10 novembre), dans cette intéressante substruction, toutes les terres, c&#039;est- à- dire environ cinquante mètres cubes, qui en avaient été extraites en décembre 1878. Les soins les plus grands, vous n&#039;en pouvez douter, ont été apportés à ce remblaiement&#160;; il n&#039;a été fait que par cinq terrassiers habitués à ce genre de travaux, sous ma seule direction avec mon concours manuel et dans les conditions suivantes. Après un nettoyage complet de la chapelle et des objets qui en font partie, et ce nettoyage n&#039;était pas inutile, comme vous le verrez plus loin, j&#039;y ai rapporté tous les morceaux de pierre sculptés ou avec inscription qui ne tenant pas aux murs au moment de la découverte avaient été trouvés parmi les matériaux de remblais et portés en dehors de l&#039;édifice (voir au dos) (I). Ce travail achevé, j&#039;ai complétement garni de planches se recouvrant entre elles tous les murs ainsi que les cinq faces de l&#039;autel, afin que les terres me puissent leur causer aucune altération. J&#039;ai de plus couvert également de planches chacune des pierres taillées revêtues ou non de sculptures et d&#039;inscriptions, et j&#039;ai placé à la maire sur les planches recouvrant ces pierres ainsi que sur le fond de l&#039;édifice une couche de moellons d&#039;environ trente centimètres d&#039;épaisseur. Cette couche représente quatre mètres cubes et se compose d&#039;un moellon qui ayant jadis appartenu au monument pouvant un jour servir à le remettre en ordre. [Illisible] (I) Trois objets ayant seuls échappés à ma vigilance, savoir les deux dalles avec ornementations géométriques et un fragment avec inscriptions provenant du battement du jambage gauche de la porte, ont été mis dans une caisse et confié en dépôt à la société des Antiquaires de l&#039;Ouest. Cette caisse est cachetée, porte une inscription et a fait le sujet d&#039;un accusé réception avec promesse de rendre à l&#039;édifice les objets qu&#039;elle contient lorsque le moment sera venu.</p><p>Saut de page</p><p>J&#039;ai soigneusement renfermé les uns dans les gros sarcophages portant les numéros 1 et 3, et placé les autres sur le sarcophage inscrit sous le numéro 2 (ces Nos sont ceux indiqués dans la Monographie du monument) Voilà pour ce qui concerne le mode de remblaiement et les précautions apportées au remblaiement. Passons maintenant aux raisons fort simples qui ont rendu nécessaire cette d Vous voilà fixé, cher ami, sur la mesure prise et sur la manière dont elle a été mise à exécutions. Voici maintenant les raisons qui l&#039;ait motivée. Vous devez avoir souvenir de l&#039;état déplorable de conservation dans lequel se trouvait au moment de sa découverte c&#039;est-à-dire il y aura bientôt six ans l&#039;intéressante chapelle qui nous occupe, et des soins tout particuliers dont elle fut l&#039;objet. Je l&#039;abritai dès le début par un hangar rustique dont la toiture et les quatre côtés furent recouverts de bande, et j&#039;entourai le hangar de grillage de chemin de chemin de fer avec portillon&#160;; Vous savez également que j&#039;étais constamment obligé de faire à cette sorte d&#039;abri de fréquentes et coûteuses réparations, car, un jour on arrachait la bande afin de s&#039;en servir comme matière de chauffage, un autre on brisait les clôtures ou les portillons afin de pénétrer dans l&#039;intérieur de l&#039;édifice et d&#039;y satisfaire, quand c&#039;était le jour, une sotte curiosité lorsque c&#039;était la nuit des passions inavouables&#160;; d&#039;autres fois aussi ce lieu servait de refuge ce furent des [coureurs&#160;?] sans domicile, voire même des [illisible] qui y élirent domicile de nuit. ce lieu servit même à un rendez-vous favorisé par les ténèbres.</p>
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Source
FRAD86_16J3_31
Droits
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Relation
vignette : http://fondspdlc.edel.univ-poitiers.fr/files/fullsize/945667e48ccc78e4171d234326a8d902.jpg
Format
20 cm x 30,5 cm
2 p.
Langue
fre
Type
Lettre
Identifiant
FRAD86_16J3_31_101
https://fondspdlc.edel.univ-poitiers.fr/items/show/5868

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