[Lettre de Quicherat à De La Croix du 16 avril 1880]

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Auteur : Quicherat, Jules-Étienne (1814-1882)
Date : 1880-04-16

Mots-Clés : correspondance

<p><strong>Transcription</strong></p><p>Ecole Nationale des Chartes</p><p>Palais des Archives Nationales</p><p>Rues des Francs-Bourgeois, 58</p><p>16 avril 1880</p><p>Mon révérend père,</p><p>Je ne vous ai pas accusé plus tôt réception du fragment de poterie que vous m&#039;avez envoyé parce que je tenais à vous donner en même temps le texte de l&#039;inscription, analogue à celle de votre vase, dont je vous avais parlé. Or j&#039;ai eu quelque peine à mettre la main dessus, m&#039;évertuant à la chercher dans un recueil de province, quand c&#039;est à Paris qu&#039;elle a été publiée. Elle est dans les comptes-rendus des séances de l&#039;académie des Inscriptions et B. lettres (volume de 1868, p. 434). Elle vient de Meaux, et présente cette singularité qu&#039;elle est en deux parties, occupant la face de deux petits dés de bronze, attachés l&#039;un à l&#039;autre, et<p><p>Saut de page</p><p>qui avaient supporté deux figurines entièrement détruites, sauf les pieds. L&#039;une de ces paires de pieds a des ailes : preuve que la divinité était Mercure. Ces justement sous ces pieds ailés que le texte commence par les deux lignes</p><p>D. ATESMER</p><p>O.V.S.</p><p>qui se lisent sans conteste des atesmeris votum folvit, et se complètent par les mots</p><p>HEVSTA.</p><p>L.M</p><p>Heusta libens merito, gravés sur l&#039;autre pièce.</p><p>Mr de Longpérier, autour de la communication a l&#039;académie, fit remarquer que le nom atesmerius était composé de deux radicaux celtiques déjà connus, ate ou at qui existe dans le composé atepomarus, et Smerius, nom d&#039;homme relevé dans une inscription de Nîmes.</p><p>Je ne suis de votre avis ni sur la condition de la demoiselle que représente votre tesson, ni sur l&#039;époque de la destruction du pot.<p><p>Saut de page</p><p>Au cinquième on ne faisait plus depuis longtemps de ces vases en terre rouge lustrée, qu&#039;on a tort d&#039;appeler samiens, car ils ne ressemblent en rien aux produits de la céramique de Samos. Cette poterie cessa d&#039;être fabriquée en Gaule à la fin du 3ème siècle.</p><p>Quant au personnage que vous prenez pour une soubrette, je n&#039;y vois, moi, une jeune dévote de bonne maison, se rendant à un sacrifice ; car elle tient d&#039;une main un plat d&#039;offrandes et de l&#039;autre une aiguière à libations. Si c&#039;était une esclave, elle n&#039;aurait ni bracelets, ni cette élégante tunique de fin tissu à petits plis. Il n&#039;y a pas lieu de disserter sur cette figure qui n&#039;a rien que de très ordinaire. Je la montrerai à mes confrères de la société des Antiquaires, et ce sera assez.</p><p>Je ne connais pas l&#039;article du Gaulois auquel vous faites allusion, et n&#039;ai point l&#039;envie de le connaître. La lecture de journaux à cancans ne fait pas partie de mon régime.</p><p>A vous, votre tout dévoué,</p><p>J Quicherat<p>
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Source
FRAD86_16J3_47
Droits
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Relation
vignette : http://fondspdlc.edel.univ-poitiers.fr/files/fullsize/d0c55987b86d007c8b81f32f6a4446d1.jpg
Format
20 cm x 13 cm
3 p.
Langue
fre
Type
Lettre
Identifiant
FRAD86_16J3_47_145
https://fondspdlc.edel.univ-poitiers.fr/items/show/10633

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