Mots-Clés : correspondance
<p><strong>Transcription</strong></p><p>Ecole Nationale des Chartes</p><p>Palais des Archives Nationales</p><p>Rues des Francs-Bourgeois, 58</p><p>16 avril 1880</p><p>Mon révérend père,</p><p>Je ne vous ai pas accusé plus tôt réception du fragment de poterie que vous m'avez envoyé parce que je tenais à vous donner en même temps le texte de l'inscription, analogue à celle de votre vase, dont je vous avais parlé. Or j'ai eu quelque peine à mettre la main dessus, m'évertuant à la chercher dans un recueil de province, quand c'est à Paris qu'elle a été publiée. Elle est dans les comptes-rendus des séances de l'académie des Inscriptions et B. lettres (volume de 1868, p. 434). Elle vient de Meaux, et présente cette singularité qu'elle est en deux parties, occupant la face de deux petits dés de bronze, attachés l'un à l'autre, et<p><p>Saut de page</p><p>qui avaient supporté deux figurines entièrement détruites, sauf les pieds. L'une de ces paires de pieds a des ailes : preuve que la divinité était Mercure. Ces justement sous ces pieds ailés que le texte commence par les deux lignes</p><p>D. ATESMER</p><p>O.V.S.</p><p>qui se lisent sans conteste des atesmeris votum folvit, et se complètent par les mots</p><p>HEVSTA.</p><p>L.M</p><p>Heusta libens merito, gravés sur l'autre pièce.</p><p>Mr de Longpérier, autour de la communication a l'académie, fit remarquer que le nom atesmerius était composé de deux radicaux celtiques déjà connus, ate ou at qui existe dans le composé atepomarus, et Smerius, nom d'homme relevé dans une inscription de Nîmes.</p><p>Je ne suis de votre avis ni sur la condition de la demoiselle que représente votre tesson, ni sur l'époque de la destruction du pot.<p><p>Saut de page</p><p>Au cinquième on ne faisait plus depuis longtemps de ces vases en terre rouge lustrée, qu'on a tort d'appeler samiens, car ils ne ressemblent en rien aux produits de la céramique de Samos. Cette poterie cessa d'être fabriquée en Gaule à la fin du 3ème siècle.</p><p>Quant au personnage que vous prenez pour une soubrette, je n'y vois, moi, une jeune dévote de bonne maison, se rendant à un sacrifice ; car elle tient d'une main un plat d'offrandes et de l'autre une aiguière à libations. Si c'était une esclave, elle n'aurait ni bracelets, ni cette élégante tunique de fin tissu à petits plis. Il n'y a pas lieu de disserter sur cette figure qui n'a rien que de très ordinaire. Je la montrerai à mes confrères de la société des Antiquaires, et ce sera assez.</p><p>Je ne connais pas l'article du Gaulois auquel vous faites allusion, et n'ai point l'envie de le connaître. La lecture de journaux à cancans ne fait pas partie de mon régime.</p><p>A vous, votre tout dévoué,</p><p>J Quicherat<p>
- Source
- FRAD86_16J3_47
- Droits
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- Relation
- vignette : http://fondspdlc.edel.univ-poitiers.fr/files/fullsize/d0c55987b86d007c8b81f32f6a4446d1.jpg
- Format
- 20 cm x 13 cm
- 3 p.
- Langue
- fre
- Type
- Lettre
- Identifiant
- FRAD86_16J3_47_145
- https://fondspdlc.edel.univ-poitiers.fr/items/show/10633