[Lettre de Beaunard à De La Croix du 13 octobre 19XX]

<p><strong>Transcription</strong></p><p>St Cybardeaux, lundi 13 octobre</p><p>Je mets en gare, ce soir au train de 5 heures, un petit colis à votre adresse. C&#039;est un pâté de cailles, il sera demain matin à Poitiers.</p><p>Nous avons clos les travaux pour cette année, le 1er octobre et maintenant je vais commencer les nivellements aussitôt le temps un peu sec.</p><p>Pour le peu de temps que j&#039;ai gardé les maçons, ils m&#039;ont fait beaucoup de besogne, beaucoup plus que je ne l&#039;espérais dès le début.</p><p>Toutes les constructions de gauche<p><p>Saut de page</p><p>sont hors de danger pour l&#039;hiver.</p><p>A part le four que j&#039;ai fait mettre en parfait état, il n&#039;y a que les constructions du moyen âge qui n&#039;ont pas été touchées.</p><p>J&#039;ai fait remonter le gros contrefort des anciennes ruines apparentes, je veux dire près de la maisonnette celui qui se trouve dans le chemin de ceinture.</p><p>Toutes les terres qui étaient sur la scène sont enlevées et les pierres que j&#039;ai mises offrent un coup d&#039;oeil magnifique.</p><p>Je n&#039;ai pas vu Mr et Mme La porte depuis le 4 septembre ni ne sais quand ils viendront, je n&#039;ai aucune nouvelles d&#039;eux. Je suis donc un pauvre abandonné, livré à moi-même<p><p>Saut de page</p><p>dans un théâtre Gallo-Romain sans guide ni conseiller, ni même personne pour me donner d&#039;ordres, aussi je trouve le temps long et commence à m&#039;ennuyer beaucoup de cette vie solitaire.</p><p>Dans l&#039;espoir, mon Révérend Père, que vous jouissez toujours d&#039;une excellente santé, j&#039;ai l&#039;honneur de vous présenter nos humbles respects de tous et nos meilleurs sentiments et bons souvenirs</p><p>Votre tout dévoué</p><p>Beaunard J</p><p>P.S. J&#039;ai fait le nécessaire pour faire distinguer les deux époques dans les chambres du chaufournier et le mur romain de l&#039;entrée de gauche.<p>