[Lettre de De La Croix à Quicherat du 21 juin 1881]

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Auteur : De La Croix, Camille (1831-1911)
Date : 1881-06-21

Mots-Clés : correspondance

<p><strong>Transcription</strong></p><p>21 Juin 1881.</p><p>A Mr Jules Quicherat, souvenir</p><p>Faible souvenir mais affectueux et reconnaissant</p><p>Inscript. sur ma photographie</p><p>Cher et illustre maitre,</p><p>Vous devinez, j&#039;en suis sûr, les causes de mon long silence qui sont et ne peuvent être avec vous que le surcroit de travail, et les déplacements nombreux nécessaires aux fouilles. J&#039;y reviendrai tout à l&#039;heure ; mais d&#039;abord laissez moi vous exprimer ma vive reconnaissance pour la nouvelle marque d&#039;amitié et de dévouement que vous venez de me donner en me présentant et me faisant admettre comme associé correspondant des Antiquaires de France.</p><p>Merci aussi des excellents et savants éclaircissements que vous me donnez sur le très intéressant objet en os travaill ; je les admets entièrement tout en admirant votre sagacité à déterminer toute sorte d&#039;objets antiques de quelques siècles qu&#039;ils appartiennent. Si vraiment vous ne voulez pas le publier vous-même, ce que je regretterai infiniment, car il le sera mieux par vous que par tout autre, je ne le confierai à personne et le ferai moi-même aidé de vos conseils. Si vous accédez à ma demande offrez le en mon nom à la Société des Antiquaires de France ; sinon je ne l&#039;offrirai qu&#039;après l&#039;avoir dessiné et expliqué. Un mot n&#039;est-ce pas, cher ami, à ce sujet.</p><p>Je viens de donner quelques excellentes nouveautés au Médailler de notre Société des Antiquaires de l&#039;ouest (Voyez comme je me venge !) entr&#039;autre une d&#039;une fort grande valeur : un petit denier Mérovingien de Doussay près Lencloitre Vienne, il est unique et à fleur de coin. Toutes ont été déterminées par Alf. Richard qui va les publier<p><p>Saut de page</p><p>et je remettrai de suite mon manuscrit à l&#039;éditeur ainsi que les planches.</p><p>Ne recevant du ministre aucune réponse relative aux demandes que je lui ai adressées lors des réunions de la Sorbonne, je viens de les rappeler à M. Chasmes et je fais des voeux pour qu&#039;elles soient accueillies favorablement, car sans cela je me verrai malheureusement contraint d&#039;arrêter les fouilles de Sanxay qui donnent déjà et sont appelées à donner d&#039;immenses résultats. Il est vraiment malheureux de se donner tant de peine, d&#039;arriver à d&#039;excellents résultats et de n&#039;être soutenu par personne.</p><p>Vous lirez avec intérêt dans notre prochain N° du Bulletin des Antiq. de l&#039;Ouest une analyse faite par Alf. Richard sur 12 monnaies que je viens de donner à notre Musée parmi lesquelles un superbe petit denier mérovingien inconnu jusqu&#039;ici, de Doussay (près Lencloitre, Vienne) un autre dont le nom m&#039;échappe (également du Poitou), un Guy de Lusignan, et q.q. [illisible] ;<p><p>Saut de page</p><p>Cher Monsieur,</p><p>permettez-moi de vous exprimer mes plus vifs remerciements pour l&#039;extrême bonté avec laquelle vous vous êtes fait le rapporteur de mes travaux archéologiques auprès des membres de la Société des Antiquaires de France. J&#039;aurais voulu m&#039;acquitter plus tôt de cette dette de reconnaissance, mais les fouilles immenses que je poursuis à Sanxay et à Queaux, ainsi que la rédaction du grand texte de l&#039;Hypogée m&#039;en ont empêché. Cette dernière surtout me force à faire des recherches considérables qui presque toutes aboutissent à me prouver que les nombreux détails qu&#039;offrent ces substructions n&#039;ont aucun analogue. Quoi qu&#039;il en soit des difficultés j&#039;aurai, je pense, terminé dans q.q. semaines<p><p>Saut de page</p><p>dans nos bulletins ; je vous en enverrai un numéro.</p><p>Les fouilles de Queaux (14 lieues de Poitiers sur la Vienne) touchent à leur fin : la villa est couverte et détruite par l&#039;affreux bourg, mais le balnéaire est complet et offre des particularités on ne peut plus intéressantes.</p><p>Celles de Sanxay (7 lieues de Poitiers, sur la Vonne) sont immenses et demandent encore près de 8 mois de travail ; déjà j&#039;ai remué 2,400 mètres de terre, et toutes les substructions resteront à découvert jusqu&#039;à l&#039;achèvement complet des découvertes (aussi vous y viendrez). Pour le moment j&#039;ai presque terminé le déblaiement du vaste temple qui est vraiment du plus haut intérêt ; je prendrai de suite après le grand établissement voisin qui possède encore son soubassement entier puisque remblayé ; puis le théâtre, etc.</p><p>En outre de ces investigations considérables mais méticuleusement poursuivies, je suis attelé à la rédaction du grand texte de l&#039;Hypogée qui est vraiment bien difficile à faire car je ne trouve presque qu&#039;aucun analogue aux nombreux détails qu&#039;il contient. Enfin, j&#039;espère finir ce travail à la fin de Juillet, et qu&#039;il sera bien accueilli par ses lecteurs archéologues.</p><p>Je n&#039;ai reçu aucune réponse du Ministère à ma demande d&#039;argent et de permis de circulation gratuit sur les chemins de fer ; aussi je viens de récrire à Mr Charmes, mais sans toutefois m&#039;appuyer sur vous, par délicatesse. Je ne sais vraiment comment je ferai si l&#039;on me refuse... Dans le cas où mon permis de circulation me serait délivré je viendrai chaque mois à Paris pour y expliquer plans en main les résultats de mes fouilles.<p><p>Saut de page</p><p>Si vous pouvez quelques chose en ces difficultés je compte sur vous. Je joins, cher ami, à cette longue et fort décousue lettre une photographie dont voici l&#039;origine : un photographe auquel je m&#039;intéresse croyant de son intérêt de m&#039;avoir me demanda ; j&#039;acceptai ne voulant pas le désobliger et n&#039;ayant rien à débourser ; il vient de m&#039;envoyer cet exemplaire qui est le premier et le seul qu&#039;il m&#039;ait donné jusqu&#039;ici. Cet exemplaire vous revient de droit, car il vous rappellera celui pour lequel vous êtes vraiment si bon et que vous nommez si franchement votre Père Lacroix, votre Jésuite... N&#039;avez vous pas aussi votre image, et ne pourrait-elle pas venir dans mon cabinet, non pour augmenter ce qu&#039;on appelle une collection (je n&#039;en fais pas) mais parceque j&#039;aime à avoir mes amis près de moi ?</p><p>Je vous quitte, bien cher et illustre maître ; croyez toujours à mon affectueuse reconnaissance et à mon respectueux dévouement en N. S.</p><p>Camille de la Croix</p><p>Poitiers le 21 juin 1881<p><p>Saut de page</p><p>[illisible] intéressante.<p>
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Source
FRAD86_16J3_47
Droits
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Relation
vignette : http://fondspdlc.edel.univ-poitiers.fr/files/fullsize/b7aa3f06a4a3c57ac5037944b3291ef2.jpg
Format
13 cm x 20 cm
4 p.
Langue
fre
Type
Lettre
Identifiant
FRAD86_16J3_47_156
https://fondspdlc.edel.univ-poitiers.fr/items/show/10644

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